Trois des avocats d’Öcalan donnent une conférence de presse en mai 2019 après la première rencontre avec leur client depuis près de huit ans
Tout au long de son emprisonnement, Abdullah Öcalan a été représenté par le cabinet d’avocats Asrın à Istanbul, qui agit également pour les autres prisonniers de İmralı. Ces derniers demandent régulièrement à pouvoir rendre visite à Öcalan, et, à l’heure actuelle, se voient tout aussi régulièrement refuser cette demande. En plus de représenter Öcalan dans les grandes affaires devant la Cour européenne des droits de l’homme, ils sont occupés à déposer des plaintes pour refus d’accès à leurs clients et, actuellement, pour abus de sanctions disciplinaires et refus des autorités de leur fournir des informations. Ils remontent ces affaires dans le système juridique turc jusqu’à la Cour constitutionnelle, qui tarde à les traiter ou les déclare irrecevables. Chaque faute juridique commise par le système judiciaire donne lieu à d’autres plaintes et actions en justice.
En même temps, les avocats informent et font pression sur toutes les institutions susceptibles de les aider. Ils envoient de fréquents rapports sur la situation d’Öcalan au Comité européen pour la prévention de la torture (CPT) et tentent de le persuader d’effectuer de nouvelles visites et de faire plus activement pression sur la Turquie pour qu’elle donne suite aux recommandations du CPT.
Vous pouvez lire leur plus récent rapport au CPT ici :
Les avocats ont également fait appel aux Nations unies, demandant une action du Commissaire aux droits de l’Homme, du Rapporteur et du Sous-comité sur la torture, ainsi que de l’Unité d’action urgente. Les conditions de détention dans la prison de l’île d’İmralı sont contraires à l’Ensemble de règles minima pour le traitement des détenus (Règles Nelson Mandela) des Nations Unies à bien des égards.
Afin de forcer les autorités à agir en mettant en lumière la situation, les avocats d’Öcalan ont organisé en juin 2022 une lettre signée par 775 avocats de 29 barreaux différents de Turquie, qui ont déclaré qu’ils agiraient en faveur d’Öcalan et ont demandé à voir leur client.
Cette lettre a été suivie d’une lettre similaire de 350 avocats d’autres pays – en particulier d’Europe – qui a été rendue publique lors d’une conférence de presse en Belgique le 14 septembre, et d’une autre lettre quelques jours plus tard de 756 avocats de Syrie, et d’autres parties du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord.
L’un des objectifs de ces actions est de faire pression sur le CPT pour qu’il agisse. A la fin du mois de septembre, une délégation du CPT a visité İmralı, mais des rumeurs ont depuis émergé selon lesquelles Öcalan n’aurait pas rencontré la délégation. Jusqu’à présent, le CPT a refusé de commenter ces rumeurs ou de donner des indications sur la sécurité et la santé d’Öcalan, bien que ses avocats affirment qu’ils ont le devoir de le faire.