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L’APPEL À LA LIBÉRATION D’ÖCALAN SE FAIT ENTENDRE À STRASBOURG ET DANS TOUTE LA FRANCE

C’était un spectacle impressionnant : une longue colonne de ces drapeaux jaunes familiers, brillants sous un soleil d’hiver, portant chacun l’effigie d’Abdullah Öcalan et un message simple : liberté pour Öcalan.

Samedi, la marche annuelle organisée à l’occasion de l’anniversaire de l’enlèvement et de l’emprisonnement d’Öcalan est revenue à Strasbourg, siège du Conseil de l’Europe et de la Cour européenne des droits de l’homme. Des milliers de personnes ont marché du boulevard de Nancy à la place Dauphin, où une grande scène bloquait l’entrée principale du centre commercial, avec une banderole sur laquelle on pouvait lire : “Notre appel au Conseil de l’Europe : Mettez fin à 26 ans d’isolement et de torture d’Abdullah Öcalan. Liberté pour Öcalan – une solution politique pour la question kurde”. Toute la zone jusqu’à la gare routière, y compris la route, était occupée par la foule de Kurdes venus de toute l’Europe, et entourée de stands vendant des livres, des écharpes et des kebabs. La foule enthousiaste comprenait un grand nombre de jeunes, dont beaucoup n’étaient même pas nés au moment de la capture d’Öcalan, il y a 26 ans.

Si le message attendu d’Öcalan n’avait pas été reporté, la marche aurait été beaucoup plus importante, mais il y avait toujours un sentiment d’espoir que cette marche pour la liberté d’Öcalan pourrait être la dernière : que l’année prochaine, il pourrait enfin être libre.

Pour les Strasbourgeois, le principal contact avec la marche et le rassemblement a pris la forme de routes fermées et de trams limités, car la marche s’est déroulée loin du centre-ville, ce qui est plutôt contraire à l’idée d’une manifestation publique. Cependant, la presse française a bien couvert l’événement et le journal local, les Dernières Nouvelles d’Alsace, en a fait un compte-rendu tout au long de la journée. Le compte-rendu engagé et détaillé de l’Humanité correspond à ce que nous attendons, mais la marche de cette année a également été rapportée au-delà de la presse de gauche. Medya News a décrit l’intérêt suscité comme étant “sans précédent” et “reflétant un changement significatif dans la visibilité de la lutte kurde en France”.

Bien sûr, les médias traditionnels – le Figaro, le Monde, BMTV – ne peuvent écrire ou parler d’Öcalan sans ajouter la mise en garde selon laquelle le PKK est considéré comme une organisation terroriste, mais ils ont par ailleurs laissé les organisateurs et les manifestants parler d’eux-mêmes.

Outre les représentants de diverses organisations kurdes, la foule a accueilli les personnes qui avaient participé aux longues marches organisées à travers la France et l’Allemagne avant le 15, et a écouté une lettre de défi de Wirîşe Moradî, condamnée à mort en Iran, qui a déclaré à ses auditeurs qu’elle avait trouvé la réponse à sa question “qui suis-je” dans la pensée et la philosophie d’Öcalan.

https://youtu.be/X_YVfWBmnIk

Les hommes politiques français étaient bien représentés sur la scène – du moins les hommes politiques de gauche – avec des déclarations de soutien qui témoignaient d’un véritable engagement à l’égard de la situation kurde et de la nécessité de libérer Öcalan. Nous avons entendu deux députés, Emmanuel Fernandes de La France Insoumise, dans la circonscription de laquelle nous nous trouvions, et Sandra Regol des Écologistes, députée du centre de Strasbourg, ainsi que la conseillère municipale de Strasbourg, Yasmina Chadli, du Parti communiste français.

Fernandes est également député au Conseil de l’Europe, où il s’est exprimé sur les questions kurdes, et Regol vient également d’être nommé député au Conseil de l’Europe.

Emmanuel Fernandes de La France Insoumise

Le dernier orateur était Paul Gavan du Sinn Fein, qui vient de terminer son mandat au Conseil et qui a utilisé son dernier discours dans l’hémicycle du Conseil pour mettre en avant la cause kurde. Samedi, il a adressé un message au Conseil et au Parlement européen, les invitant à jouer un rôle positif et leur rappelant qu’ils ne peuvent pas se contenter de choisir lorsqu’il s’agit des droits de l’homme. Il a déclaré à la foule : “En tant que républicain irlandais, je comprends comment un processus de paix peut fonctionner et donner des résultats… Mais les conditions préalables au progrès sont le dialogue et l’inclusion. Ces principes doivent être exigés par tous ceux qui souhaitent construire un nouvel avenir pour la région”.

https://youtu.be/XQexzfpV08w

Dans l’après-midi, Paul Gavan et Emmanuel Fernandes ont accordé de brèves interviews à Medya News, que vous pouvez visionner ci-dessous, ainsi qu’une interview de Fayik Yagizay, représentant du parti DEM auprès des institutions européennes à Strasbourg.

PAUL GAVAN

https://youtu.be/xmiF7cUQY0s

EMMANUEL FERNANDES

FAYIK YAGIZAY