
Le samedi 16 novembre, des dizaines de milliers de Kurdes venus de toute l’Europe ont défilé à Cologne pour exprimer clairement leur soutien à une solution politique pacifique à la question kurde et leur conviction que cette solution doit être trouvée par l’homme que des millions de Kurdes considèrent comme leur leader, Abdullah Öcalan.
Le centre de la ville s’est fermé pendant que le vaste cortège traversait le Rhin, le pont Severinsbrücke tremblant littéralement – et jusqu’à la nausée – sous le poids de la foule, pour revenir à un rassemblement au Deutzer Werft. Je m’attendais à parler d’une mer de jaune, mais la « logique » bureaucratique allemande a interdit les habituels drapeaux de la liberté pour Öcalan sur fond jaune, au profit d’un vert de bon goût assorti au pont.
Le gouvernement turc a fait naître l’espoir de nouvelles négociations de paix, mais continue de démontrer sa détermination à écraser les espoirs kurdes par l’oppression et la violence. Alors que Recep Tayyip Erdoğan et Devlet Bahçeli se livrent à des jeux politiques et se complaisent à semer la confusion, la manifestation de samedi souligne la réponse sincère et simple du Mouvement pour la liberté du peuple kurde, ainsi que le soutien apporté à ce message par l’ensemble de la diaspora kurde. Comme l’a exprimé le coprésident du Congrès national du Kurdistan (KNK), Ahmet Karamus, dans son discours de rassemblement : « Le peuple kurde ne veut pas de conflit, il veut la paix. Si l’État turc a un projet de solution, le peuple kurde est prêt à l’accepter ».
M. Karamus a envoyé un message à l’Europe, à l’Amérique, à la Russie et aux Nations unies : « M. Öcalan représente la volonté du peuple kurde. M. Öcalan est prêt à jouer un rôle en faveur de la paix et d’une solution si les conditions appropriées sont réunies ». Et il a rappelé à ses auditeurs qu’Öcalan tire son pouvoir d’apporter une solution de leur lutte et de leur détermination.
Les orateurs ont particulièrement critiqué la complicité de l’Allemagne dans l’oppression kurde à travers l’interdiction du PKK et la répression de l’organisation kurde depuis 31 ans. La coprésidente de MAF-DAD – Association pour la démocratie et le droit international, Heike Geisweid, a reproché aux États occidentaux et aux organisations internationales de rester silencieux sur le traitement illégal et inhumain d’Öcalan.
Une représentante des partisans internationalistes du Mouvement pour la liberté du peuple kurde a rappelé aux auditeurs qu’il appartient aux mouvements progressistes de lutter contre l’oppression, le militarisme et la violence d’État où qu’ils vivent, et que, ce faisant, « nous luttons contre un ennemi commun ». Elle a démontré l’espoir universel généré par la lutte kurde en notant que « le mouvement autour d’Öcalan montre que la lutte contre la guerre et le capitalisme est possible aujourd’hui encore ». Un orateur du Mouvement pour la liberté des Tamouls a quant à lui renforcé le message de solidarité entre les différentes luttes.
La plus grande réaction de l’après-midi a été réservée au neveu d’Öcalan, Omer Öcalan, député du parti DEM, qui a rendu visite à son oncle en prison le mois dernier et a pu transmettre les salutations d’Abdullah Öcalan directement à la foule rassemblée.