Articles

NON AU TROC DES DROITS HUMAINS D’ÖCALAN

Les droits de l’homme ne sont pas négociables. Ils sont acceptés comme fondamentaux, et c’est là l’essentiel. Mais pour l’État turc, les droits n’existent pas, et il semble que tout soit ouvert à la négociation. Besê Hozat (photo), coprésident du Conseil exécutif de l’Union des communautés du Kurdistan (KCK), a révélé sur Medya Haber qu'”une source fiable proche du président turc Tayyip Erdoğan a promis un contact avec Öcalan si le mouvement kurde fait certaines concessions en retour. Une conversation avec le frère d’Öcalan pourrait d’abord être organisée, puis avec son équipe juridique.”

Hozat et le mouvement kurde ont clairement fait savoir qu’ils ne succomberaient pas à cette intimidation et qu’ils rejetaient catégoriquement ce sale marché. Une déclaration rejetant l’offre rapportée a été lue lors de la veillée à Strasbourg .

Tout au long de l’emprisonnement d’Öcalan, les visites de sa famille et de ses avocats ont été difficiles et restreintes, et il n’a le droit à aucune communication avec le monde extérieur depuis près de quarante mois.

La Convention européenne des droits de l’homme stipule clairement que toute personne a droit au respect de sa vie familiale. Le terme “toute personne” inclut les prisonniers, qui ont le droit de recevoir la visite de leur famille. Les règles Mandela des Nations unies pour le traitement des prisonniers stipulent que “les sanctions disciplinaires ou les mesures restrictives ne doivent pas inclure l’interdiction des contacts familiaux. Les moyens de contact avec la famille ne peuvent être restreints que pour une période de temps limitée et dans la mesure où le maintien de la sécurité et de l’ordre l’exige.

L’accès à un avocat est essentiel pour préserver le droit à un procès équitable, et les règles Mandela stipulent également que “les détenus doivent avoir la possibilité, le temps et les installations nécessaires pour recevoir la visite d’un conseiller juridique de leur choix, communiquer avec lui et le consulter”.

La semaine dernière, les violations des droits de l’homme commises par la Turquie ont été examinées à Genève par le Comité des Nations unies contre la torture (CPT). Lorsque le rapporteur spécial des Nations unies a soulevé la question de l’isolement d’Öcalan, la délégation turque a tenté de présenter les interdictions de visite répétées comme étant conformes à la loi. Elle ne peut pas sérieusement s’attendre à ce que quelqu’un croie cet argument, mais il servira de couverture à ceux qui préféreraient ne pas contrarier le gouvernement turc.