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DES LAURÉATS DU PRIX NOBEL POUR ÖCALAN !

L’obtention d’un prix Nobel est une grande réussite, mais certains lauréats ne se contentent pas de s’asseoir sur leurs lauriers. Ils savent qu’ils peuvent utiliser le prix comme une plate-forme pour faire entendre leur voix sur des questions importantes, telles que la liberté d’Abdullah Öcalan.

69 lauréats du prix Nobel issus de différents domaines se sont réunis pour envoyer deux lettres au nom d’Öcalan.

L’une a été envoyée au président Erdoğan pour lui demander de “poursuivre à nouveau sur la voie de la paix”, comme lors des pourparlers d’Oslo (2009-2011) et du processus d’Imrali (2013-2015). Elle lui demande d’envoyer des représentants pour entamer de nouveaux pourparlers avec Öcalan et de mettre fin à l’isolement de ce dernier.

L’autre s’adresse aux organisations internationales chargées de la protection des droits de l’homme : le Comité des ministres du Conseil de l’Europe, la Cour européenne des droits de l’homme et le Comité européen pour la prévention de la torture (CPT) à Strasbourg, ainsi que le Comité des droits de l’homme des Nations unies. Elle les interpelle pour leur manque d’action.

De nombreux lauréats du prix Nobel avaient déjà signé des lettres, au moment de la grève de la faim massive contre l’isolement d’Öcalan en 2019. Ils expliquent qu’ils ont écrit à nouveau parce que, depuis les visites des avocats qui ont mis fin à la grève de la faim, son isolement n’a fait qu’empirer, et en raison de “l’absence apparente d’efforts significatifs de la part des entités européennes […] ainsi que du Comité des droits de l’homme des Nations unies en sa faveur”.

Après avoir expliqué que le CPT n’a pas utilisé toutes les procédures disponibles pour rendre ses conclusions publiques et n’a pas pris de mesures en réponse au non-respect de ses recommandations par la Turquie, les lauréats du prix Nobel demandent “qui le CPT protège-t-il ? L’État lui-même ou les personnes dont le CPT a le devoir de défendre les droits ?

Les lettres ont été rédigées et dirigées par Jody Williams, qui a reçu le prix Nobel de la paix en 1997 pour son travail en faveur de l’interdiction et du déminage des mines antipersonnel, et qui a signé la première lettre en 2019. Elle a parlé de son engagement à Erem Kansoy pour Medya News. Elle lui a dit : “Je crois fermement que les organisations qui sont censées faire pression en faveur des droits de l’homme devraient réellement le faire. Et ces organisations ont échoué.” Elle a expliqué qu’elle n’attendait pas de réponse – surtout de la part d’Erdoğan “qui ignore tout le monde” – mais qu’elle réfléchissait à ce qu’ils pourraient faire ensuite pour la campagne, exprimant son souhait de pouvoir rencontrer Öcalan directement.

Une autre signataire, Elfriede Jelinek, dramaturge et romancière autrichienne, lauréate du prix Nobel de littérature en 2004, a déclaré : “Il m’est insupportable de n’entendre que les supposés ‘arguments qui tuent’ du terrorisme, de l’insurrection, de la lutte contre les milices, de la destruction des positions du PKK, de l’opération d’éviction, etc. en rapport avec le Kurdistan et les Kurdes, comme si ce peuple kurde, qui ne lutte que pour l’autonomie et la liberté, était le super-terroriste de l’Europe, voire du monde entier.”