
La lettre adressée au Dr Alan Mitchell, président du Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants (CPT), continue d’être signée. La lettre demande au CPT d’envoyer immédiatement une délégation pour rencontrer Abdullah Öcalan, et d’encourager la Turquie à respecter ses obligations en tant que membre du Conseil de l’Europe et à autoriser les visites de sa famille et de ses avocats.
Nous reproduisons la lettre ci-dessous, ainsi que les liens vers les versions envoyées par différents groupes d’organisations et de pays différents. Nous mettrons à jour ces liens au fur et à mesure que d’autres lettres seront envoyées.
Öcalan n’a eu aucun contact avec quiconque en dehors de la prison d’İmralı depuis un bref appel téléphonique avec son frère le 25 mars 2021. La seule exception à cette règle est la visite du CPT en septembre 2022, dont rien n’a été rendu public. Le règlement du CPT ne lui permet pas de publier ses rapports sans l’autorisation de l’État concerné – en l’occurrence la Turquie – mais il a la possibilité de faire une déclaration publique lorsque ses conseils n’ont pas été suivis. Les avocats d’Ocalan ont demandé au CPT d’invoquer l’article 10/2 et de faire une déclaration concernant les conditions à İmralı, mais ils ne l’ont pas fait. Lorsque le CPT s’est rendu en Turquie en février, il n’a pas profité de l’occasion pour se rendre à İmralı.
Voici la lettre de base, telle qu’elle a été rédigée par le Réseau de solidarité internationaliste à l’origine de la campagne “Liberté pour Ocalan : Campagne “Une solution politique à la question kurde” :
Au cours des 36 derniers mois, le dirigeant kurde Abdullah Öcalan, considéré par des millions de Kurdes comme leur représentant politique légitime, a été soumis à une forme extrême de détention au secret par l’État turc sur l’île-prison d’Imrali. Pendant cet isolement illégal et inhumain, M. Öcalan a “disparu” et a été plongé dans un vide de “non-existence”, tout en étant privé de tout contact avec le monde extérieur, y compris avec ses avocats et sa famille. Tout au long de cette période, la Turquie a tenté de transformer l’île d’Imrali en “cercueil flottant”. M. Öcalan, qui a maintenant 75 ans, a été soumis à des tortures cruelles en isolement pendant 25 ans et, au cours des trois dernières années, aucune information n’a été fournie sur son état de santé. À ce stade, même sa localisation ne peut être confirmée, et son état physique est une question extrêmement sensible pour des millions de Kurdes qui voient en lui l’incarnation de leur voix nationale.
C’est pourquoi nous vous demandons, en tant que CPT, d’agir. En tant que CPT, vous avez le droit de visiter tous les lieux de détention des États parties à la Convention, y compris la Turquie. Cela vous permet d’envoyer votre équipe d’experts à Imrali, où le gouvernement turc doit vous accorder un accès illimité pour visiter le lieu de détention de M. Öcalan et vous permettre de l’interroger en privé afin qu’il puisse communiquer avec vous librement.
Nous demandons simplement que les membres du CPT agissent conformément à l’article 3 du statut du CdE, qui stipule que “tout membre du Conseil de l’Europe reconnaît les principes de la prééminence du droit et le principe en vertu duquel toute personne placée sous sa juridiction doit jouir des droits de l’homme et des libertés fondamentales”. M. Öcalan est citoyen d’un État membre du Conseil de l’Europe qui le prive de ses droits fondamentaux depuis deux décennies et demie et qui, depuis trois ans, le prive de son droit de rencontrer ses avocats et de parler à sa famille.
Tout ce que nous vous demandons, en toute sincérité, c’est d’envoyer immédiatement une délégation sur l’île d’Imrali pour s’entretenir avec M. Öcalan et s’assurer de son bien-être. Par la suite, nous vous serions très reconnaissants d’essayer de contraindre la Turquie à autoriser sa famille et ses avocats à lui rendre visite, afin qu’ils respectent les obligations du Conseil de l’Europe et du CPT. Cela contribuerait à résoudre un problème urgent de droits de l’homme et de préoccupation pour des millions de Kurdes et pourrait également renouveler l’esprit de réconciliation, qui est nécessaire pour trouver une solution pacifique à la question kurde en Turquie.
Des lettres ont été envoyées par :
Paix au Kurdistan (Royaume-Uni)
Syndicats espagnols et autres organisations
Les militants autrichiens dont, des politiciens, des écrivains et des universitaires